samedi 31 mars 2012

La soupe aux cailloux


Je m’appelle Des Roches, je me suis dit, mais pourquoi ne pas leur proposer une soupe de cailloux? Enfant, il m’est arrivé à maintes reprises d’en faire, mais jamais au  grand jamais n’y ais-je goûté. Mais celle-ci est différente. Hier, lors de notre pause déjeuner au conseil d’administration Tom a parlé de « stone soup »; je ne connaissais pas l’expression. Il s’agit d’un conte datant de 1548 qui a de multiples variantes et de nombreuses morales. Mais étant donné que la Conférence canadienne des arts vit des moments pour le moins inquiétants, je me suis dit que cette histoire serait très appropriée.

Il y a très longtemps sévissait en notre pays, une grande famine.  Un homme errait de villages en villages sans que nul ne lui donne à manger. Car vous savez, la récolte a été fort mince. En fait, les gens étaient terrifiés à l’idée de se faire voler ou de partager ne fût-ce qu’un peu de nourriture.

Les gens du village dirent à l’homme : « Passez votre chemin monsieur, il n’y a rien à manger ici. »
 
« Mais je ne demande rien à manger, je voudrais préparer une soupe et vous invite tous à la manger avec moi ce soir.  Je vous prépare une soupe de cailloux.»

« Une soupe de cailloux ?  s’écrièrent les villageois, on a bien hâte de voir ça! »

L’homme se pencha pour ramasser trois cailloux qu’il lava. Il réclama une marmite et de quoi faire un feu. Les habitants du village l’aidèrent à allumer le feu. L’homme déposa les cailloux propres dans la marmite pleine d’eau et dit : Hmmm, avec un peu de sel et des herbes ce serait meilleur.

« J’en ai, j’en ai » dit la fermière qui revint aussitôt avec son tablier plein d’herbes savoureuses.

« Et si on ajoutait des carottes et des choux, «  dit l’homme tout en brassant la soupe.   

« J’en ai, j’en ai » dit l’autre. Et soudain, la mémoire des villageois leur revint. Quelqu’un apporta quelques pommes de terre et des oignons, le boucher trouva un petit bout de bœuf salé, un autre un morceau de saucisson, des champignons, et ainsi de suite. 

Enfin, la soupe est prête.

Un baril de vin a été roulé sur la place, les tables mises et tous les villageois ont mangé cette délicieuse soupe. Les villageois ont chanté et dansé toute la soirée après avoir mangé cette soupe exquise.  

Le lendemain, l’homme se réveilla et trouva du pain et du fromage à ses pieds afin qu’il puisse continuer sa route.  L’aîné du village lui dit : « Tu nous as donné le plus beau des cadeaux; le secret de la soupe de cailloux et nous l’oublierons jamais ».

« Mais ce n’est pas un secret dit l’homme, c’est seulement dans le partage que nous pouvons faire un festin ».

Cric, crac, croc, l’histoire est terminée, comme disait Tante Lucille.

***

La soupe de pierre ou de caillou existe vraiment. C’est en fait une recette que l’on retrouve dans plusieurs régions d’Europe. Certains disent même qu’en mettant un galet de rivière d’une dizaine de centimètres dans la soupe, il agit comme un pilon qui écrase les ingrédients. Je ne l’ai pas essayé. Ce matin, je vous offre la version portugaise qui ne fait pas cela car vous ajoutez les galets à la fin.

Ingrédients pour 6 à 8 personnes.
 
1 chorizo  
1 saucisson de votre choix
2 pattes de porc
3 pommes de terre moyennes
1 boîte d’haricots rouges
2 gousses d'ail hachées
1 gros oignon émincé
1 petit bouquet de persil
2 carottes
2 pommes de terre
1 petit chou
1feuille de laurier
4 cuillères à soupe d'huile d'olive
2 beaux galets pour respecter la tradition

Égoutter et réserver les haricots. Pendant ce temps cuire les 3 saucissons dans une casserole d'eau non salée pendant  environ 1/4 d'heure. Les piquer avec une fourchette pour vérifier la cuisson. Réserver et garder l’eau de cuisson.   Faites brunir les pattes de porc dans un peu de corps gras. Si vous voulez des pattes désossées, vous faites cuire les pattes dans l’eau pendant une heure.

Dans une grande marmite faire revenir l'ail et l'oignon hachés dans l'huile d'olive. Ajouter le laurier, les pommes de terre coupées en dés et les carottes. Mélanger. Dorer 2 minutes. Ajouter les pattes de porc et les saucissons chorizos coupés en morceaux Couvrir de liquide à niveau en utilisant le bouillon de cuisson des saucissons. Ajouter le bouquet de persil, saler et poivrer. Porter à ébullition. Baisser à feu doux et mijoter pendant 1 petite heure en surveillant le niveau de l'eau. Ajouter les haricots 15 minutes avant la fin de la cuisson. Garnir le fond de la soupière avec 2 galets bien nettoyés.



Et voilà, je fais exception aujourd’hui car je n’ai pas essayé cette recette, mais je trouvais l’histoire tellement belle. Et puis j’avais tellement le goût de savourer un peu de solidarité.

Je vous embrasse mes amis.

samedi 24 mars 2012

Le réconfort


Il y a des jours où nous avons besoins de câlins; des jours où un courriel ou un appel d’une amie est comme une bouée à la mer. Pas parce qu'on est déprimé, juste parce qu’on a le goût de s’envelopper dans une doudoune de douceur. J’ai plusieurs plats réconfortants qui me font le même effet.  Aujourd’hui j’ai reçu un courriel de Pascale et cela m’a fait du bien. Et puisque j’associe les fêtes pascales et Pascale avec l’agneau, je lui offre, je vous offre un plat d’une simplicité désarmante. C’est pris dans un livre de cuisine italienne. Alors fermez vos yeux, pensez à un bon sangiovese et à la campagne toscane et vous serez réconfortés.

J’ai mangé ce plat chez mon frère la première fois. Par la suite, je l’ai fait au bœuf, mais  avec l’agneau c’est meilleur. C’est maintenant une des recettes que je fait lorsque j’ai plusieurs invités et que je n’ai pas le temps de cuisiner.


Agnello Alla Pastora

800 gr de viande d’agneau
500 gr de pommes de terre
100 gr de tomates mûres
3 à 4 cuil à soupe d’huile d’olive extra vierge
2 c. à soupe de persil haché
1 branche de romarin
1 c. à thé d’origan
1 oignon coupé en rondelles fines
1 gousse d’ail hachée
Sel et poivre
50 gr de pecorino râpé

Découper la viande d’agneau en morceaux.Certains mettent des côtelettes d’agneau. Je n’ai jamais essayé, mais ça devrait être bon. Éplucher les pommes de terre, les laver et les couper en gros cubes.  Mettre l’agneau dans un grand plat allant au four. Il ne devait pas y avoir plusieurs étages de viande sinon, la viande ne rôtit pas et il y a trop de jus.  Peler les tomates, les épépiner, les couper en morceaux ; mettre dans une terrine et mélanger avec l’huile d’olive, les herbes, l’oignon et l’ail. Assaisonner avec du poivre et du sel et ajouter la viande d’agneau. Saupoudrer de pecorino râpé. Recouvrir le plat avec de la feuille d’aluminium et laisser cuire dans un four préchauffé à 350 degrés pendant deux petites heures.

Un bon pain de campagne, une salade d’artichauts. La visite arrive !

Bisous et câlins
Anne-Marie 

dimanche 11 mars 2012

Le gâteau à la bière


Cette semaine, je prends une risque car je n'ai pas essayé le gâteau avec les bières des Brasseurs du Temps, située au ruisseau de la Brasserie à Gatin'Hull.  Un des copropriétaires de cette brasserie est Alain Geoffroy. Alain et moi nous sommes rencontrés à l'Université d'Ottawa, à la Rotonde plus particulièrement. Il était aussi allé au même CEGEP que mon mari. Pour revenir à mes propos,  la qualité et la diversité des arômes que l'on trouve dans les bières des Brasseurs du Temps sauront certainement vouloir vous faire explorer la panoplie de saveurs qu'on y trouve.  Je suis certaine qu'elles sont idéales pour faire de ce simple gâteau, une ode à la bière de chez nous. Pour mes cousines et moi , c'est le gâteau des grands festins familiaux à Luskville et à Dunham. Maman concoctait ce gâteau à la bière moelleux. Quand on est adolescents et que notre consommation de boissons alcoolisées est limitée, un gâteau à la bière est pour le moins attrayant.  Je vous le dis, ni Daniel, ni moi n’avons été pompettes au gâteau; c'est vrai qu'avec 1/2 tasse de bière tu ne vas pas te saouler loin. Mais les souvenirs que ce gâteau invoquent restent marqués longtemps dans ma mémoire.  Chère cousine Suzanne, j'attends tes photos :)  

Ingrédients

Mélange liquide
-3/4  tasse de beurre 
-1 ½ tasses de crème sûre
-1 ½ tasses de sucre
-3 oeufs

-1/2 tasse de bière (Maman prenait une blonde bien ordinaire). Je choisirais celle des Brasseurs du Temps. Je vous en propose deux et Alain Geoffroy pourrait possiblement nous en proposer d'autres.  
 La Dum Duminator est une rousse avec un goût d'épices qui pourrait être fort intéressante avec la pointe de cannelle qu'il y a dans le gâteau. La seconde est une noire disponible dans le temps des fêtes, mais qui rappelle les vins chaud à l'orange et à l'anis. 


Mélange sec
-3 tasses de farine
-1 ½  c à thé de poudre à pâte
-1 ½ c à thé de bicarbonate de soude

Garniture
 1/2 tasse de noix
1/2 tasse de sucre
2 c. à thé de cannelle
Chauffer le four à 350° . Graisser un moule à gâteau des anges. Tamiser les ingrédients secs. Crémer le beurre et le sucre.  Ajouter les œufs, la crème sûre et la vanille.  Bien mélanger les ingrédients du mélange liquide à la mixette (sauf la bière). Ajouter les ingrédients secs. Ajouter la bière et mélanger doucement. Verser 1/3 de la pâte puis saupoudrer 1/3 du remplissage et ainsi de suite.  Cuire une heure. 


Je n'ai pas de photos, car il y a des années que je ne l'ai pas fait. Mais ça me donne le goût. Alors si vous la faites, envoyez moi la photo et on pourra partager.